Tous Codeurs
Nous devons tous être notre propre interface avec le monde de demain.
Lundi 18 décembre 2023. Reprise d’un article publié pour la première fois le 5 novembre 2019 et qui était alors intitulé “Tous codeurs”.
Savoir lire et écrire du code, au même titre qu’apprendre les langues vivantes ou mortes à l’école, est pour beaucoup considéré comme une évidence.
De fait, la place de l’informatique dans notre environnement est de plus en plus importante. Le nombre d’objets connectés, programmés ne cesse d’augmenter en nous proposant de multiples possibilités d’interactions.
Notre capacité à pouvoir interagir dans ce monde est tout aussi dépendante de notre compétence pour comprendre et créer des messages visuels, oraux ou haptiques que de notre aptitude à l’écriture et la lecture ([Marc Prensky 2008](https://www.edutopia.org/literacy-computer-programming “Programming Is the New Literacy”)).
Dans ce contexte, les enfants d’aujourd’hui grandissent et apprennent naturellement à communiquer via ces nouvelles interfaces. Il arrive d’ailleurs que ce soit au détriment de la maîtrise de leur langue maternelle, au grand désespoir des parents. Je fais partie de ceux qui considèrent cette “réalité” comme un avantage certain sur les générations précédentes, et non comme une déviance ou une tendance contre laquelle il faut lutter. Néanmoins, pour en souffrir parfois nous-même, savoir lire et écrire parfaitement est un atout à ne pas sous estimer, l’apprentissage de la lecture et de l’écriture reste un exercice déterminant pour aiguiser notre intelligence.
Pour autant, évoluer même jeune dans cet environnement technologique n’absout pas d’apprendre à faire des programmes et donc de savoir ce qu’est du code informatique. Construire des programmes informatiques permet de créer de nouvelles interactions avec l’ensemble des objets programmés qui nous entourent, de la voiture à la maison en passant par le capteur de puissance de mon vélo.
L’informaticien ne doit pas être le scribe d’aujourd’hui. Savoir concevoir des applications doit être accessible à tous.
Sans aller jusqu’à la nécessité de faire des applications, comprendre le monde qui nous entoure est d’autant plus facile que nous avons des notions de développement. Le comportement et donc les réponses apportées par les algorithmes des systèmes informatiques suite à nos sollicitations sont alors plus facile à “intuiter”.
Toutes les opportunités offertes pour se confronter aux objets informatiques doivent être saisies. Chaque notion apprise, chaque concept appréhendé sera dans la plupart des cas exploitable et réutilisable dans d’autres “confrontations”. Toutes les sensibilisations, formations doivent être encouragées. A l’école bien sûr, mais également dans le monde professionnel, dans les entreprises.
La “transformation digitale” ne peut se faire que par une appropriation par tous de l’outil numérique.
Le <CODE>
doit être un langage commun et non réservé à quelques uns. Projeté dans le monde de l’entreprise, cet éclairage doit aussi nous amener à repenser le modèle organisationnel. Le <CODE>
ne doit plus être circonscrit à des entités dédiées comme des directions informatique. Nous devons tous être des développeurs. Les outils informatiques permettent de plus en plus facilement de créer d’autres programmes, l’avènement de l’intelligence artificielle (IA) en est certainement le point culminant. L’IA peut d’ailleurs, au choix permettre une aide et être un accélérateur pour ceux qui ne sont pas informaticien de formation ou, un intermédiaire de plus…
Nous devons tous être notre propre interface avec le monde de demain !